dimanche 12 février 2012

Dommages collatéraux

La condition de ma mère n'est pas en soi, très complexe. Elle nécessite un placement mais les dommages collatéraux émotifs dans la famille sont prédominants .  Les façons de vivre ce deuil sont différents du mien , pour mon père, mon frère ....  Je ne ressens pas l'obligation d'être à son chevet 12 heures par jour et n'exigerai pas ça à mon père non plus. Je considère important que nous soyons présents,  l'accompagner dans ses dîners , soupers, ou soirées, de façon aléatoire, mais d'autant plus majeur  de s'assurer des soins qui lui sont administrés pour les 18 -24 prochains mois qui lui reste.
 Si j'ai un choix à faire, je préfère garder mes énergies pour m'assurer en personne qu'elle reçoit les soins adéquats dans le respect et la dignité à défaut d'avoir des discussions décousues pour la garder alerte tous les soirs de la semaine .  Alerte est un grand mot.  Ces discussions , à mon avis ,sont uniquement pour notre satisfaction personnelle qui nous rattachent à nos souvenirs, et nous rassurent qu'ils ont bien existé . C'est perdre nos racines , de ne plus avoir de témoin de notre enfance. La conscience d'être notre mère n'y est plus, le corps est bien le même mais pour le reste, nous sommes maintenant des aides soignants, accompagnateurs divertissants, incluant la portion affective qu'elle continue de mériter.
Suis-je froide dans mes propos ? je tente d'être réaliste . Oui, je continuerai de lui raconter mes journées, parler des enfants dont elle se fou, de la vie d'avant  qu'elle écoute, comme on écoute l'histoire raconté par un tierce , avec sa  politesse naturelle. Elle agite la tête  avec des;  Ha oui ! ha bon ! c'est tu vrai ! qui sont juste mal placés ,pour te ramener la réalité qu'elle n'a pas le souvenir d'avoir été  actrice de celles -ci.

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